30 novembre 2011 Liberation
Par ANNE-MARIE FÈVRE
Le jeune collectif britannique fait pulser un design critique qui traque catastrophes et manipulations du monde.
L’une a créé un volcan d’appartement drôle et éruptif pour sensibiliser aux accidents domestiques et plus largement aux cataclysmes de la planète. Une autre met en scène la vente fictive de l’île de Chypre. Prothèses corporelles, fausses caméras de surveillance, animaux dénaturés, tornade de poissons, écrits générés informatiquement sont les objets de recherche du collectif britannique Glitch Fiction.
Ces treize jeunes designers internationaux, diplômés du Royal College de Londres, travaillent avec différents scientifiques pour explorer des champs peu abordés par le design comme les manipulations génétiques, les crash économiques, la mécanique quantique, les catastrophes naturelles, la sécurité, l’écologie. Ils se réclament du «design critique» anglais particulièrement initié par Dunne & Raby et Noam Toram qui ont été leurs enseignants au Royal College.
Leurs objets hypothétiques et spéculatifs interrogent les conséquences des découvertes scientifiques et technologies émergentes. Loin de la SF, ils partent de faits bien réels pour provoquer des débats. Sans dogmatisme ni idéologie, chaque oeuvre est un manifeste ouvert qui invite à la rêverie, à l’humour, aux fantasmes, au fantasque. Ensemble, dans la lignée du radicalisme italien des années 70, ils réaffirment en 2011 que le design n’est pas qu’une affaire de style ou de marketing, mais un outil théorique d’analyse du monde, pour en traquer tous les «bugs».
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