Nouveau Festival / 3ème édition Jeux – Élie During par centrepompidou
Une proposition d’Élie During.
Avec Patrice Blouin, Tristan Garcia, Joseph Mouton, Mathieu Potte-Bonneville, Julien Prévieux (Joker), Mathieu Triclot, McKenzie Wark.
« Le Jeu comme symbole du monde, de la société, de la création ou de tout ce qu’on voudra, le Joueur (gamer ou trickster) comme ultime avatar du sujet ou de l’artiste postmoderne, ces tropes ont rendu tant de services aux moralistes de tous poils qu’on en aurait presque oublié cette évidence portée par l’époustouflante diversité des jeux humains et animaux, socialement institués ou simplement rêvés : on ne saurait jouer sans jouer à un jeu, quel qu’il soit. Même un jeu injouable doit être suffisamment déterminé pour permettre de dire à quel jeu l’on ne joue pas. C’est du reste une chose remarquable qu’il nous arrive de porter un intérêt très vif à des jeux auxquels nous ne savons pas jouer, ou fort mal, mais dont le spectacle ou l’idée nous procurent un plaisir spécial, en même temps qu’ils font lever d’étranges pensées.
La pente ludique des artistes contemporains n’est pas étrangère à ce phénomène : elle doit autant à la fascination exercée par la prolifération matérielle des formats, des rituels, des gestes et des énoncés, qu’au désir d’inscrire l’œuvre d’art dans l’horizon d’une activité strictement improductive, voire d’un jeu sans règle qui finirait par se confondre avec la vie elle-même. Il est d’ailleurs difficile de dire si cette évolution traduit l’émergence d’une nouvelle figure de l’autonomie de l’agir artistique, ou si elle vise au contraire son dépassement sous le régime a priori plus accueillant de la participation et de la performance. « Jeu » dit aussi le caractère indécidable de la proposition ludique. Mais les jeux, justement, nous permettent peut-être de transformer pour de bon cette question rebattue.
Au cours de ces six conférences, il sera donc d’abord question des jeux en un sens à la fois étendu et local. Qu’il s’agisse du morpion, du football, de la poésie, du jeu vidéo, ou encore des scènes de l’échange social représenté dans une série télé, on identifiera dans chaque cas des opérations singulières, transposables à d’autres objets ou domaines d’activité. Par exemple, qu’est-ce qui fait reconnaître un coup ? Qu’est-ce qui distingue un tricheur ? Quels nouveaux espaces, quelles formes de la relation peuvent s’inventer à travers le système des règles, quitte à pervertir l’esprit du jeu ? ».
« Même un jeu injouable doit être suffisamment déterminé pour permettre de dire à quel jeu l’on ne joue pas. C’est du reste une chose remarquable qu’il nous arrive de porter un intérêt très vif à des jeux auxquels nous ne savons pas jouer, ou fort mal, mais dont le spectacle ou l’idée nous procurent un plaisir spécial, en même temps qu’ils font lever d’étranges pensées. La pente ludique des artistes contemporains n’est pas étrangère à ce phénomène : elle doit autant à la fascination exercée par la prolifération matérielle des formats, des rituels, des gestes et des énoncés, qu’au désir d’inscrire l’oeuvre d’art dans l’horizon d’une activité strictement improductive, voire d’un jeu sans règle qui finirait par se confondre avec la vie ellemême. ‘ Jeu ‘ dit aussi le caractère indécidable de la proposition ludique. Mais les jeux, justement, nous permettent peut-être de transformer pour de bon cette question rebattue. » E. D.
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